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Collectif
Singularités du sujet,
huit études sur la poésie contemporaine

Quatrième de couverture :

Le paysage poétique contemporain se caractérise sans nul doute par son incroyable diversité. Et si, pour tenter d’en donner une définition, des repères ont été créés autour de courants, de tendances, parfois de revues ou de maisons d’édition fédérant une certaine « idée de la poésie », on ne peut cependant parler d’écoles à part entière ou classer telle ou telle figure sous un nouvel « isme » quelconque.

Le propos de cet ouvrage collectif n’est donc pas de rassembler sous une appellation un certain nombre d’écritures poétiques, mais bien plutôt d’éclairer plusieurs voix qui, chacune à leur manière, sont tout à la fois représentatives de cette diversité de la poésie française, importantes nous semble-t-il quant à la qualité de leurs écritures, et fondamentales dans la façon dont elles interrogent et rendent compte de notre monde.

Les articles critiques sont suivis de quelques pages d’inédits ou d’extraits de chacun des poètes traités.


Descriptif détaillé :

Avec la disparition d'avant-gardes rééllement constituées et déterminées comme telles, ainsi que de mouvements littéraires créés autour de manifestes ou de professions de foi, le paysage de la poésie contemporaine a semblé s'éclater en de multiples atomes poétiques indépendants les uns des autres. Toutefois, les tentatives critiques pour rationnaliser cet espace et en déterminer quelques lignes directrices furent nombreuses. Mais toutes ces tentatives de repérage, aussi séduisantes soient-elles pour permettre de tenter de se retrouver dans le foisonnement d'écritures poétiques, n'en sont pas moins souvent réductrices, délaissant nombre d'œuvres et de poètes d'importance. C'est qu'à partir des années 80 notamment, ceux qui se rapprochent de tendances poétiques, le font dans un champ plus diversifié encore. Des courants, si tant est que l'on puisse les nommer ainsi, se dégagent autour de définitions parfois fluctuantes, pour l'essentiel représentés par des maisons d'édition ou des revues fédérant en leur sein telle ou telle sensibilité, dite néo-lyrique, néo-mystique, expérimentale, littérale, d'avant-garde ou non,  etc... Toutefois, dans les marges de ses tendances ou courants, parfois en retrait volontaire, parfois créant leur propre lieu de publication, s’expriment les voix d’autres poètes qui, ayant parfaitement connaissance ou au contraire mettant de côté les discours théoriques de quelque nature, poursuivent leur travail de manière relativement souterraine. Des éditeurs et des revues accueillent bien sûr leurs écrits, et pourtant, la plupart de ces poètes sont absents ou presque des anthologies les plus récentes. Il nous a donc semblé qu’il serait intéressant de les mettre un peu plus en lumière, en aucun cas afin de leur accoler une étiquette quelconque, (et surtout pas celles d'absents du champ poétique actuel puisqu'à nos yeux leurs œuvres comptent), et encore moins en vue de les rassembler sous un étendard ou de les soumettre bien malgré eux à une théorie poétique de quelque conception, mais bien plutôt pour mettre en évidence les singularités qui constituent leur parcours d’écriture et leurs livres de poésie.

Mais un ouvrage de ce type offre rarement la capacité d'être exhaustif, tant en termes de définition d'un corpus, qu'en termes purement techniques de possibilité de pagination. Le responsable du projet se doit donc de faire des choix, tout en marquant sa volonté de ne pas faire un volume anthologique indigeste. Il nous importait de traiter d'œuvres de poètes qui, pour l'essentiel, sont encore en devenir, mais dont l'amplitude est déjà effective. Pour ce faire, nous avons donc réduit notre champ d'investigation. Et il nous a semblé plus pertinent de nous arrêter sur une "génération" de poètes, nés aux environs des années 1945/55, dont les premiers ouvrages ont commencé à paraître dans les années 80 (Bernard Lamarche-Vadel, Jean-Paul Michel, Jean-Luc Parant), et suivantes (Jean-Baptiste de Seynes, Jean-Louis Giovannoni, Nicolas Pesquès), voire au début des années 90 (Antoine Emaz, Jean-Patrice Courtois). Récentes donc, en prolongement constant, en cours d'écriture (pour l'essentiel, ormis bien sûr celle de Bernard Lamarche-Vadel, décédé en 2000), ces œuvres n'en sont pas moins déjà constituées d'ouvrages importants.

Chacun des intervenants critiques a travaillé sur l'œuvre de son choix et sans qu'ils ne se consultent les uns les autres. Aucune orientation, ligne directrice ou thème à aborder en particulier n’ont été donnés, leur laissant toute liberté de traiter de l'œuvre comme ils l'entendaient, avec pour seul soucis que leur discours puisse être à la fois une ouverture sur l'écriture de tel ou tel poète et un approfondissement selon l'angle de leur choix. Lorsque les huit interventions furent réunies, nous nous sommes aperçus qu'une approche en particulier se dégageait, à savoir la question du sujet. Coïncidence ? Hasard ? Ce questionnement refléterait-il plutôt les préoccupations des critiques, tous d'une génération postérieure à celles des auteurs, ou bien une interrogation intrinsèque à l'écriture de ces poètes et justifiant ainsi cette approche en particulier ? Il nous a paru que si cette question revenait dans les différents articles, c'est qu'elle dénotait d'une préoccupation fondamentale de la poésie contemporaine, de son rapport au monde actuel et, de fait, des voix qui la composent.

Tous s'inscrivent dans une écriture du poème qui fait fit des débats, par exemple entre tenants du vers ou de la prose, pour chercher, comme la poursuivant sans cesse, leur voix. Et, bien évidemment, toute écriture est, sans nul doute, singulière en soi. Cependant, l'éclairage porté sur ces huit auteurs permet aussi de montrer à quel point la poésie contemporaine est variée dans ses sens, dans ses formes stylistiques, comme dans ses intentions. Et les pages d'extraits ou d'inédits qui suivent chaque article viendront, nous l'espérons, illustrer le propos critique pour donner une idée, aussi sommaire soit-elle, de cette variété.


Présentation des critiques :

Stéphane Baquey : Agrégé de Lettres classiques. Professeur au Caire pendant deux ans, actuellement allocataire de recherches à l’université de Besançon. A travaillé sur René Char, Emmanuel Hocquard et Orange Export Ltd, poursuit une thèse concernant Michel Deguy, Jacques Roubaud et Denis Roche, et produit des articles critiques en revues.

Arnaud Bertina : Collaborateur de revues de création et de critique, auteur d’articles, notamment sur Jim Harrison (N.R.F), Nicolas Bouvier (Esprit) et François Bon (Critique), et d’un premier roman, en 2001 : Le Dehors ou la migration des truites, chez Actes Sud.

Daniel Guillaume : Enseigne la littérature française et la stylistique. Auteur d’une thèse sur André du Bouchet et Jacques Réda (Les Figures de la voix, Septentrion, 1999), d’articles sur la poésie contemporaine (dans Littérature, Comparaison à Bern, Nagyvilag à Budapest) ainsi que des poèmes (dans la N.R.F, Po&sie, Le Nouveau Recueil).

Valéry Hugotte : Agrégé de lettres modernes, maître de conférences à l’Université Bordeaux III, auteur d’une thèse sur Jacques Dupin et de plusieurs études consacrées à ce poète (in L’Injonction silencieuse, La Table ronde, 1995 et Strates, Farrago, 2000, ainsi qu’en annexe de Le Corps clairvoyant, de J. Dupin, Poésie/Gallimard, 2000), a publié des articles en revues et une étude sur Les chants de Maldoror de Lautréamont, aux P.U.F, en 1999.

Emmanuel Laugier : Collaborateur régulier de plusieurs revues, a dirigé le Cahier Jacques Dupin, Strates (Farrago, 2000), auteur de plusieurs livres de poésie, notamment L'Œil bande, Deyrolle, 1996, Son corps flottant, Devillez, 2000, Et je suis dehors, déjà je suis dans l’air, Unes, 2000, Vertébral, Devillez, 2002, Portrait de têtes (à paraître, Prétexte éditeur, 2002).

Anne Malaprade : Auteur d’une thèse sur Bernard Noël, professeur de français en région parisienne, a publié des articles et notes critiques, notamment dans Action Poétique, les Cahiers Critiques de Poésie (CIPM) et la revue Prétexte.

Yannick Mercoyrol : Co-dirige la revue Scherzo, qui consacra notamment une livraison à Nicolas Pesquès. A publié poèmes et proses en revues et a récemment fait paraître aux éditions Chatelain-Julien, Parler avec du rouge dans la bouche (Pour Rothko), 2002.

Xavier Person : Collabore au magazine de critique littéraire Le Matricule des Anges, a récemment fait paraître, aux Editions au figuré : Je sors faire quelques courses ou je préférerais ne pas écrire sur la poésie d'Emmanuel Hocquard.

 
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